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Destination légendes

Destination légendes… et mystères de la forêt de l’Ardenne. Notre territoire est riche en légendes, en passant par les célèbres 4 fils Aymon, la Dame de Meuse, Roc la Tour et de nombreuses autres…

Alors curieux ? Venez vivre une expérience enchanteresse et authentique en partant à l’aventure afin de découvrir nos nombreuses légendes.

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Les légendes ardennaises sont nées entre le 6e et le 9e siècle, dans les vallées de la Meuse et de la Semoy au cœur de la grande forêt qui a donné son nom au pays (Arduen « forêt profonde » en Celte). Une forêt mythique traversée de rivières et de ruisseaux « magiques » et où les formes mystérieuses de la nature ont soufflé aux oreilles des hommes des histoires merveilleuses. On a coutume de dire ici que sous chaque pierre se cache une légende. Ici, on rencontre des seigneurs diaboliques, l’enchanteur Maugis, le cheval-fée Bayart, le château du diable y est même perché à 400 m d’altitude sur des tours de quartzite fracturées (Roc-la-Tour à Monthermé). Sans oublier la légende des Dames de Meuse (village de Laifour) et le site des Quatre Fils Aymon à Bogny-sur-Meuse, qui accueille pendant l’été, la « La chevauchée fantastique », un spectacle Son & Lumière retraçant la légende de ces chevaliers rebelles.

Statue des 4 fils Aymon à Bogny sur Meuse

LE CHEVAL BAYARD Bayard est un cheval-fée légendaire de robe baie, issu de nombreuses chansons de geste du Moyen Âge chrétien. Les plus anciennes versions remontent au XIIe siècle, et figurent parmi les histoires les plus populaires jusqu'au XIXe siècle. Ces textes, surtout celui des Quatre Fils Aymon, lui attribuent des qualités magiques et une origine surnaturelle : fils d'un dragon et d'une serpente, Bayard est libéré d'une île volcanique par l'enchanteur Maugis. Le roi Charlemagne le donne à Renaud de Montauban, l'aîné des quatre fils Aymon. Renommé pour sa force et son intelligence, Bayard a le pouvoir de porter les quatre fils sur son dos en même temps, pour leur permettre d'échapper à la colère du roi. Livré à Charlemagne en gage de paix, il est jeté au fond du Rhin (ou de la Meuse selon le folklore et des versions littéraires plus tardives) avec une meule autour du cou. Bayard parvient à s'échapper et, selon la légende, continue depuis à errer dans la forêt ardennaise, d'où retentit son hennissement à chaque solstice d'été. Ce cheval,  probablement le plus célèbre depuis le Moyen Âge,  est une figure importante du folklore, particulièrement dans l'Ardenne, en Belgique et en France, notamment près de Bogny-sur-Meuse, de Liège et de Dinant. Selon la légende, le rocher Bayard aurait été fendu par un coup de ses sabots. De nombreux toponymes connus sous le nom de « Pas-Bayard » ou de « Saut-Bayard » lui seraient dus. 

Les Dames de Meuse à Laifour

Les Dames de Meuse : (Laifour) Le site comporte trois grosses protubérances rocheuses, culminant à environ 400 m, couvertes de hêtres et situées sur la rive gauche de la Meuse, à la sortie de la commune de Laifour, en direction de Revin. Le spectacle est saisissant et donne une vision d'un autre pays.

Légende : En l’an mil quatre-vingts, le seigneur de Hierges eut 3 fils : Héribrand, Geoffroy et Vauthier qui épousèrent les 3 filles du seigneur de Rethel : Hodierne, Berthe et Ige. Peu après leur mariage, ils partirent avec Godefroy de Bouillon pour la Palestine. Pendant qu’ils guerroyaient en Terre Sainte, Hodierne, Berthe et Ige trahissant la foi jurée, accueillirent dans leurs châteaux et  reçurent dans le lit conjugal trois chevaliers. Mais le jour même où Jérusalem était pris d’assaut, Dieu, punissant les épouses adultères, les changeaient en trois gros rochers énormes, rivées l’une à l’autre, surplombant la Meuse que l’on appelle les « dames de meuse ».

Accès : Randonnée des Dames de Meuse, de 14 kilomètres, et d'une durée de quatre heures. De difficulté moyenne cette promenade est facilitée par un balisage jaune et rouge et des panneaux directionnels placés aux bons endroits. Départ de la gare de Laifour, puis remonter la rue de la Gare, traverser la D1 et poursuivre tout droit sur 500 mètres, suivre le chemin de la forêt, tandis que l'on grimpe ardemment jusqu'à atteindre le sous-bois parallèle aux falaises, sur 1,5 km puis franchir l'intersection, peu avant une clôture à gibier. Une variante existe, qui offre un itinéraire moins escarpé. Tous les chemins menant à Rome, le randonneur aguerri tournera à droite avant le franchissement de la clôture, et suivra un sentier escarpé qui mène au point de vue des Dames de Meuse.

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La galette enchantée de  Ham les moines: Tout près de la Cave à Bosseaux, un père et son jeune fils, affairés au labourage d’un champ situé non loin du « bois du Ravelin », furent distraits par le bruit d’un four invisible et le parfum d’un gâteau qu’un pâtissier enfournait !

Le jeune homme dit en riant : « Eh ! Là-bas ! Si vous faites de la galette, apportez-nous-en ! » Et ils continuèrent à labourer. A la fin de leur journée de travail, ils reprirent le chemin de leur ferme en traversant une prairie au beau milieu de laquelle une table était dressée ! Quelle ne fut pas leur surprise de trouver sur cette table, entre deux couteaux neufs, une belle galette toute fumante ! « Mangeons, dit le père, il ne faut rien refuser, même aux sorciers. »

Et nos deux fermiers de manger de bon cœur cette succulente galette dont ils ne connaissaient pas la provenance. Repus et bien heureux, ils rentrèrent chez eux d’un bon pas. Le lendemain, ils trouvèrent à leur retour du travail, une table sur laquelle les attendait une autre galette qui avait l’air aussi savoureuse que celle de la veille. « Mais c’est curieux, s’étonna le père, il n’y a plus qu’un couteau ? »

Le fils à sa courte honte avoua qu’il avait mis le deuxième couteau dans sa poche la veille après s’être régalé. « Voleur ! Nous allons être charmés par tes bêtises, rends de suite ce couteau ! » Le fils s’exécuta, penaud, mais à l’instant même où il reposa l’objet, table et galette disparurent aussitôt, laissant le père stupéfait, et le fils tout honteux !

Bien mal acquis ne profite jamais…. Extrait du livre « Les Ardennes Contes et légendes » d’après Albert Meyrac aux Éditions Noires Terres.

Tarte au sucre

LA LÉGENDE D’ODETTE ET SALVIEN

« Adieu, Odette ! 5 mai 1795. Salvien. »

Salvien habitait avec sa famille une maison voisine de celle des parents d’Odette. Tout jeunes encore, Salvien et Odette s’étaient épris d’une amitié qui devint amour passionné. Personne qui ne s’attendit à voir célébrer leur mariage. Cependant, Salvien n’avait ni la rudesse ni la force d’un cultivateur. Il employait beaucoup de temps à la lecture et s’intéressait à la campagne sauvage dont il aimait étudier et cueillir les fleurs. Il ne devait pas manquer d’explorer le château solitaire, ou il découvrit des salles fabuleuses.

Il partageait avec Odette toutes ses pensées, lui enseignant les noms des plantes et lui décrivant les merveilleux détours du château. Il arriva simplement qu’avant qu’ il fût  décidé d’unir les deux amoureux, le fils d’un fermier du nom de Terreau demanda la jeune fille en mariage. Le fermier était riche, ayant acheté naguère à bas prix de nombreuses terres seigneuriales. Le nouveau prétendant, solide et travailleur, pouvait offrir à Odette un avenir heureux, tandis que Salvien apparaissait fragile et peu fait pour assurer la subsistance d’un ménage.

Si Odette restait fidèle à son amour, elle n’en fut pas moins obligée par ses parents de consentir à un mariage qui lui promettait une fortune inespérée. Les deux amants séparés par ce que nous appelons les nécessités de la vie n’en restèrent pas moins voués à un attachement que rien ne pouvait rompre. Ils ne cessèrent  de se voir en secret. Pour que personne ne les surprit, Salvien entrait dans le château et se postait à la fenêtre basse de la salle ronde. Odette venait lui parler au-dehors, à travers les barreaux, ils étaient assurés en leur impossible amour d’une solitude et d’une confiance absolues. Cependant, Pierre Terreau, le fiancé officiel, qui n’obtenait jamais de la jeune fille le moindre aimable accueil, redouta une tromperie.

Animé par une cruelle jalousie, il osa suivre un jour Salvien jusque dans le château. Il parvint ainsi sur le seuil de la salle ronde et il assista à l’entrevue de Salvien et d’Odette qui à son habitude était venue se présenter de l’autre coté des barreaux de la fenêtre. Pierre Terreau pensa étrangler Salvien, mais, s’étant ravisé, il se contenta de refermer derrière lui la porte massive en poussant l’énorme verrou qu’aucun homme n’aurait pu forcer, et, bien sur, jamais le rêveur et fragile Salvien. On ne revit plus Salvien.

Odette, plus que jamais surveillée, n’eut pas la possibilité de se rendre au château. On crut que l’ancien fiancé s’était éloigné, dès lors qu’il devait renoncer à tout espoir et le mariage de Pierre Terreau et d’Odette fut bientôt célébré. La cérémonie était à peine terminée que Terreau eut la cruauté d’emmener la jeune mariée au château, afin qu’elle sut que son ancien amour n’avait plus aucune raison d’être. Ce fut ainsi qu’Odette put revoir le jeune Salvien mort et défiguré qui s’accoudait encore à la fenêtre. Et ce fut ainsi qu’elle éprouva un désespoir tel qu’on dut aussitôt l’aliter et qu’on la vit mourir.

Mais l’histoire n’était pas finie. Pierre Terreau, l’insensible paysan, n’oubliait pas le malheur qui l’avait frappé lui-même et dont il était la cause. Au cours des jours, il ne put se garder d’aller roder aux environs du château et un beau soir, après bien des mois, il s’avança jusqu’à la fenêtre basse. Il aperçut la silhouette de Salvien mort toujours accoudé sur l’appui. Et soudain, y eut-il l’éclair d’un orage, ou fut-ce une illusion étrange? Il aperçut dans le visage décharné deux yeux de feu qui le fixaient.

Le lendemain, le corps de Pierre Terreau fut retrouvé sans vie le long d’un talus.  "Rapportée par André Dhotel dans son livre Lointaines Ardennes".

Château de Montcornet